De the Hangover à glitter, les blagues sur l’herpès vont bon train dans la pop culture. Faciles, mesquines et souvent inexactes, elles se moquent d’une IST tout ce qu’il y a de plus répandue et dont personne n’est à l’abri. Bien que ce ne soit pas le cas de la totalité de la population, une proportion importante est affectée par l’herpès. Selon l’OMS, les deux tiers de la population des moins de 50 ans seraient affectés. En France, l’herpès labial toucherait 10 millions de personnes, et l’herpès génital environ 20 % de la population.
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L’herpès est causé par le virus herpès simplex (HSV). Il existe deux types de virus : le virus herpès simplex type 1 (HSV-1) et le virus herpès simplex type 2 (HSV-2). Chacun de ces types peut causer aussi bien l’herpès labial que génital.
Le symptôme le plus courant de l’herpès génital est la poussée d’herpès. Lorsque cela se produit, la personne affectée développe des cloques douloureuses et des démangeaisons sur et autour des parties génitales, l’intérieur des cuisses, les fesses, et ces cloques peuvent se percer et se transformer en lésions douloureuses. Cette personne peut également afficher d’autres symptômes, notamment une fièvre ; des maux de tête, de ganglions, des douleurs à la miction et des douleurs génitales. Les symptômes sont en général plus importants lors de la première poussée que lors des suivantes. Toutefois, certaines personnes ne développent jamais de symptômes et l’infection peut parfois passer inaperçue. Le symptôme le plus courant pour l’herpès labial est le redouté bouton de fièvre autour ou à l’intérieur de la bouche. Ces boutons de fièvre peuvent à de rares occasions apparaitre sur le nez, la joue ou le menton.
L'herpès génital se transmet par contact sexuel peau à peau avec une personne atteinte du virus, y compris, sans toutefois s'y limiter, les relations sexuelles vaginales, anales et orales. Il est rare, mais possible, pour une personne atteinte d’herpès génital de le transmettre à son enfant lors de l’accouchement. L'herpès labial se transmet par contact direct peau à peau entre la zone contagieuse et les lésions de la peau et des muqueuses, par exemple en embrassant une personne atteinte. Vous pouvez également développer un herpès labial en pratiquant le sexe oral sur une personne atteinte d'herpès génital, mais, encore une fois, cela reste rare.
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L’herpès est incurable, mais la prise d’un antiviral peut aider à diminuer les poussées, à en atténuer la gravité et à réduire le risque de transmission. L'utilisation d'une méthode de protection, telle que le préservatif et la digue dentaire, peut également réduire les risques de transmission, il faut également éviter le contact peau à peau avec la zone affectée lors d'une poussée. Prendre des mesures pour réduire les déclencheurs, tels que la mise en pratique de méthodes de réduction du stress, peut également aider à prévenir les poussées d’herpès.
Alors, si l'herpès est tellement répandu, pourquoi est-il tant stigmatisé ? Project Accept, un organisme à but non-lucratif qui défend les personnes touchées par le VHS et le PVH, évoque une campagne de marketing pharmaceutique menée par Burroughs Wellcome Co. pour un médicament antiviral appelé Zovirax. Lancée à la fin des années 70, la campagne a réellement pris son envol dans les années 80. Selon Salon, ce fut l'une des premières campagnes de médicaments sur ordonnance à être vendue au public plutôt qu'aux médecins. Comme l'écrit Project Accept, « la campagne semble avoir créé le stigma qui colle à l'herpès génital depuis lors. »
La stigmatisation de l'herpès entraine chez de nombreuses personnes un sentiment d’isolation. Une étude réalisée en 2009 sur des femmes chez lesquelles l'herpès avait récemment été diagnostiqué a révélé que 34 % d'entre elles développaient une dépression clinique et 64 % une anxiété après leur diagnostic. La majorité a également déclaré avoir honte du diagnostic et s'inquiéter des poussées d'herpès ou de sa transmission à un partenaire.
« On a tendance à penser que l’herpès ne concerne qu’un certain type de personnes, ce qui repose largement sur notre éducation sexuelle, » explique Emily Depasse, éducatrice en sexualité. « Pour beaucoup d'entre nous, nous n'avons pas eu la chance d’avoir accès à des cours sur l’éducation sexuelle, et pour ceux qui ont eu ces cours, le sujet des IST a probablement été évoqué superficiellement : voilà ce que c’est, voilà les symptômes, faites attention de ne pas les attraper. Vous avez probablement déjà entendu ou même fait une blague sur l’herpès, et une partie de la gêne vient de là. Mais le problème repose en grande partie sur la question de savoir comment avoir une discussion honnête sur les rapports sexuels protégés. « Si nous apprenons à parler ouvertement des rapports sexuels protégés et des IST, sans pour autant stigmatiser les nombreuses personnes affectées, notre approche de la sexualité en tant que société en sera grandement améliorée.
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