Lorsqu’on parle de mode durable, on a tendance à penser éthique et éco-friendly. Mais bien que la transparence de la production, des conditions de travail et un salaire équitables pour tous les maillons de la chaîne de production soient des facteurs extrêmement importants dans la création de nouveaux vêtements, on a tendance à oublier de voir les pièces vintage comme une façon responsable et bienveillante d’assouvir notre soif de mode.
Le blogueur mode bryanboy s’était fait écho de ce point de vue dans un tweet qu'il a depuis supprimé : « Si j’entends parler encore une fois d’une nouvelle ligne de vêtements “durable”... Il n’y a rien de durable dans le fait de créer de nouveaux vêtements en masse. Il faut arrêter. Vous savez ce qui est durable ? Porter ses putains de vieux vêtements. »
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Si l’on considère le fait que l’industrie textile est la seconde plus polluante au monde, (le pétrole détenant la première place), que la fabrication d’un seul jeans nécessite 2 720 litres d’eau, que chaque logement renferme l’équivalent de 114 euros de vêtements qui ne sont jamais portés et que 300 000 tonnes de vêtements finissent en décharge, il est important de s’interroger sur les effets de notre relation à la mode — durable ou non— sur notre planète. Emily Bothwell, créatrice de la marque vintage à succès Peekaboo Vintage, se pose ces questions. « Ai-je réellement besoin de ce produit ? Quelle raison motive mon achat ? Il est de notre devoir de réfléchir à ces questions, de changer notre perspective, et enfin de consommer de manière plus responsable et avec plus d’égards pour notre planète. » Sa campagne a pour but de porter le vintage à l’attention du grand public, ainsi, lorsqu’on décide de changer nos habitudes de shopping pour le bien de notre planète, nous penserons aux enseignes vintage plutôt qu’aux pièces tendances qui viennent de sortir et qui finiront à la décharge, ou pire : dans nos océans.
Les designers font face à toujours plus de pression pour produire toujours plus de collections chaque année, et le rythme effréné auquel les influenceurs changent de style sur Instagram résulte dans l’envie des consommateurs de les suivre dans ce carrousel des tendances. Parfois, il est nécessaire de faire des choix. Alors pour trouver nos pièces phares, pourquoi ne pas s'intéresser aux vêtements déjà fabriqués, venus tout droit des décennie les plus palpitantes de la mode — coucou les années 60 et 70.
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« En faisant plus attention à ce qu’on achète et à la raison qui motive nos achats, cela permet de réduire ces achats inutiles, de faire des économies, tout en aidant une cause. J’essaie de démonter tous les préjugés en lien avec l’achat de vêtements d’occasion et de mettre en évidence les vraies raisons qui font d’un achat vintage un choix plus éthique, mettant à notre disposition des pièces uniques et en excellente condition. »
Refinery29 a discuté avec Emily de son expérience avec son enseigne Peekaboo Vintage, de son époque vintage préférée, et pourquoi le vintage est indémodable. Elle nous donne aussi quelques conseils sur les pièces à éviter.
Refinery29 : Racontez-nous, qu'est-ce qui vous a poussée à vous lancer dans le commerce vintage ?
Emily : Déjà à 13 ans, alors que toutes mes amies visitaient les magasins du centre commercial, je préférais — et de loin— chiner dans les friperies. Je me concoctais des tenues originales et mes amies me regardaient comme si j’étais une extra-terrestre. Après mes études, j’ai fait carrière dans l’industrie musicale. J’ai travaillé pour Sony et CBS Records, mais je passais mes week-ends au Portobello Market à Londres pour chiner des pièces vintage. J’ai fini par sauter le pas et me lancer là-dedans à plein-temps et j’ai pris un stand à ce marché aux puces. C’était assez dur, surtout au début. N’oublions pas que j’étais la seule femme à l’époque au milieu de tous ces commerçants professionnels. Mais j’ai tenu le coup pendant 12 ans. Ensuite, Topshop m’a donné un pop-up, et je ne les ai jamais quittés depuis.
Emily : Déjà à 13 ans, alors que toutes mes amies visitaient les magasins du centre commercial, je préférais — et de loin— chiner dans les friperies. Je me concoctais des tenues originales et mes amies me regardaient comme si j’étais une extra-terrestre. Après mes études, j’ai fait carrière dans l’industrie musicale. J’ai travaillé pour Sony et CBS Records, mais je passais mes week-ends au Portobello Market à Londres pour chiner des pièces vintage. J’ai fini par sauter le pas et me lancer là-dedans à plein-temps et j’ai pris un stand à ce marché aux puces. C’était assez dur, surtout au début. N’oublions pas que j’étais la seule femme à l’époque au milieu de tous ces commerçants professionnels. Mais j’ai tenu le coup pendant 12 ans. Ensuite, Topshop m’a donné un pop-up, et je ne les ai jamais quittés depuis.
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Quelles sont les périodes que vous achetez le plus ?
J’étais obsédée par les années 70 — je suis née durant cette période, mais j’aurais tellement préféré être ado à cette époque. Mon amour pour cette époque n’a pas tellement évolué. Mais il est rare que j’habille quelqu'un en vintage de la tête aux pieds. Tout est dans le mix-et-match. On ne s’investit jamais dans un total look. En Europe, le vintage n’est pas exactement à la mode. Ce qui compte ici, ce sont les logos et les marques. Notre approche est vraiment unique à cet égard.
J’étais obsédée par les années 70 — je suis née durant cette période, mais j’aurais tellement préféré être ado à cette époque. Mon amour pour cette époque n’a pas tellement évolué. Mais il est rare que j’habille quelqu'un en vintage de la tête aux pieds. Tout est dans le mix-et-match. On ne s’investit jamais dans un total look. En Europe, le vintage n’est pas exactement à la mode. Ce qui compte ici, ce sont les logos et les marques. Notre approche est vraiment unique à cet égard.
Que voudriez-vous dire aux personnes qui ont peur d’acheter vintage ?
Ce que je dirais à une personne qui a peur d’investir dans une belle pièce vintage, c’est que le produit à déjà passé l’épreuve du temps ; il a déjà 40 ou 50 ans, alors il ne risque pas de donner l’impression d'être « dépassé ». C’est un intemporel. J’ai bien entendu des pièces qui ne sont pas actuelles tout le temps, il suffit de les ranger jusqu’à qu’elles reviennent à la mode. Cela rejoint notre message sur la durabilité — ne pas mettre à la poubelle simplement parce que ce n’est pas à la mode en ce moment.
Ce que je dirais à une personne qui a peur d’investir dans une belle pièce vintage, c’est que le produit à déjà passé l’épreuve du temps ; il a déjà 40 ou 50 ans, alors il ne risque pas de donner l’impression d'être « dépassé ». C’est un intemporel. J’ai bien entendu des pièces qui ne sont pas actuelles tout le temps, il suffit de les ranger jusqu’à qu’elles reviennent à la mode. Cela rejoint notre message sur la durabilité — ne pas mettre à la poubelle simplement parce que ce n’est pas à la mode en ce moment.
Quels sont vos conseils de pro pour acheter vintage ?
Pour commencer, la qualité des chaussures vintage est plutôt mauvaise. Il n’y avait pas les mêmes restrictions à l’époque, et les talons sont souvent instables et inconfortables. C’est le produit que j’évite en règle générale.
Pour commencer, la qualité des chaussures vintage est plutôt mauvaise. Il n’y avait pas les mêmes restrictions à l’époque, et les talons sont souvent instables et inconfortables. C’est le produit que j’évite en règle générale.
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Deuxièmement, si la pièce vous plait, prenez-la. L'emmanchure paraît peut-être trop petite ou le buste trop large, mais il suffit de faire quelques retouches pour donner au vêtement une seconde vie et comme ça, il sera parfaitement adapté pour vous.
Je conseille également de ne jamais acheter un article taché sous les aisselles. Ça ne part pas, alors autant les éviter comme la peste.
Toujours repasser à l’envers pour éviter les marques de brûlure.
Enfin, dans les années 70, on mettait des paquets anti-mites dans les vêtements. Malheureusement, ces produits laissent une odeur terrible, et il est impossible de s’en débarrasser – je ne parle pas de la légère odeur de placard que peuvent avoir les vêtements vintage, c’est quelque chose de bien pire…
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