Quand le confinement a débuté en mars, j'ai eu le privilège de m'adapter à un nouveau type de journée de travail qui impliquait de porter peu ou pas de pantalons, de ne pas se maquiller et de passer beaucoup plus de temps sur le canapé. Vu la facilité avec laquelle ma rosacée se déclenche, j'ai supposé qu'un mode de vie peu actif et sans maquillage me permettrait d'avoir une peau nette et apaisée - mais ce ne fut pas le cas. Au fur et à mesure que les jours, puis les semaines, puis les mois passaient en confinement, ma rosacée s'est enflammée comme jamais auparavant.
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Je me suis demandé pourquoi, et je me suis donc adressée à une professionnelle pour obtenir des réponses. Croyez-moi, je ne m'attendais pas à ce que la pandémie mondiale ait autant de répercussions sur ma peau de plusieurs façons.
Le stress et les masques de protection sont des facteurs majeurs
Le premier coupable est la seule chose que je pensais utile : mon changement de mode de vie. "Pour les patients atteints de rosacée, le stress et l'anxiété sont des déclencheurs courants - et tout changement soudain de routine, comme le confinement, peut provoquer une anxiété grave", explique Annie Gonzalez, dermatologue certifiée de Riverchase Dermatology. "Chaque fois que le corps est soumis à un stress quelconque, certaines substances chimiques comme l'adrénaline et le cortisol sont libérées et provoquent une réaction inflammatoire chez certains patients atteints de rosacée".
Le coupable le moins surprenant est sans doute le masque facial, un accessoire nécessaire - mais pas nécessairement agréable - puisque la COVID-19 continue de se répandre en France. "La rosacée étant le résultat d'un dysfonctionnement de la barrière cutanée et d'une hypersensibilité autour des vaisseaux sanguins du visage, le port d'un masque peut exacerber la maladie", explique le Dr Gonzalez. Le mélange de frottement, de chaleur et d'humidité créé sous le masque vous rend non seulement plus susceptible d'avoir de l'acné, mais aussi des poussées de rosacée. Le Dr Gonzalez souligne que cela ne doit pas décourager le port du masque, car il est essentiel de se protéger et de protéger ceux et celles qui vous entourent. Optez pour des masques respirants (mais efficaces), choisissez des tissus légers et emportez un masque supplémentaire lorsque vous êtes en déplacement, au cas où le vôtre commencerait à être un peu trop humide.
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Attention aux températures extrêmes
Vous devez également faire attention à votre environnement à la maison ou au travail, surtout avec les grosses chaleurs actuelles. Non seulement la climatisation alourdit votre facture d'électricité, mais vous devez aussi faire attention à la proximité de la ventilation froide et aux températures de votre maison, pour le bien de votre peau. "Le froid extrême peut vous assécher et irriter les vaisseaux sanguins déjà sensibles près de la surface de la peau", explique le Dr Gonzalez.
De même, il est important de se protéger du soleil avec un SPF 30 minimum, non seulement pendant les promenades quotidiennes ou les sorties à la plage, mais aussi lorsque vous travaillez près d'une fenêtre. La chaleur et l'humidité sont les éléments déclencheurs les plus courants des éruptions, c'est pourquoi vous devez vous protéger. "L'été peut être une période très irritante pour les patients atteints de rosacée", déclare le Dr Gonzalez. "La chaleur et les rayons UV dilatent les vaisseaux sanguins, provoquant des rougeurs et des bouffées vasomotrices". Votre meilleure chance est d'éviter les températures extrêmes et de vous assurer que l'air autour de vous est confortable - ni trop chaud, ni trop froid.
Ce qu'il faut savoir
Si, contrairement à moi, vous avez constaté une amélioration de votre rosacée au cours des derniers mois, le Dr Gonzalez affirme qu'il s'agit encore d'une possibilité. Entre le fait de passer plus de temps à la maison et de changer nos habitudes, qu'il s'agisse de manger consciencieusement, d'entretenir notre santé mentale ou de prendre soin de notre peau, certains pourraient trouver ces changements bénéfiques. Il y a aussi le fait que beaucoup de gens se maquillent moins, ce qui signifie moins de tiraillement et moins d'ingrédients potentiellement irritants sur la peau.
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Il est également important de distinguer les différents types de rosacée, car la rosacée neurovasculaire (rougeur du visage) et la rosacée inflammatoire (bosses et boutons) - les plus courantes - sont les plus susceptibles de se manifester dans des situations stressantes. La rosacée oculaire, qui n'affecte que les yeux, peut également être aggravée par le stress et l'anxiété.
Comment traiter la rosacée
Mais que pouvez-vous faire pour traiter votre rosacée alors qu'il semble impossible d'éviter les facteurs majeurs potentiels ? Commencez par prendre un rendez-vous avec un·e dermatologue agréé·e afin d'évaluer vos options, qui peuvent être des prescriptions orales ou topiques. En outre, le Dr Gonzalez conseille vivement aux patients atteints de rosacée de se concentrer sur la gestion du stress et de reconnaître les facteurs de déclenchement. "Essayez de trouver la cause première, qu'elle soit aiguë ou chronique, et écrivez la dans un journal", conseille-t-elle. "Essayer de contrôler les affections cutanées est stressant en soi et parfois impossible. Cependant, les patients doivent se rappeler que nous sommes toujours en contrôle et que nous pouvons améliorer nos habitudes de santé, ce qui peut influencer le fonctionnement de notre corps, y compris notre peau".
Cela dit, il est tout à fait normal d'avoir des moments où l'on a l'impression que tout devient incontrôlable. Mais avec le port quotidien d'un masque et et cette "nouvelle normalité", s'engager dans des habitudes saines - du journal à l'application d'un écran solaire - peut faire toute la différence.