Chlamydia : les points à connaître sur cette IST très répandue en France

On compte plus de 30 infections sexuellement transmissibles (IST) différentes dans le monde. Parmi les plus fréquentes en France, on retrouve la Chlamydia. Entre 2012 et 2016, les infections à Chlamydia et à gonocoque ont été multipliées par 3 en métropole et en Outre mer, une tendance particulièrement marquée chez les jeunes. Mais comment l'expliquer ?

Le problème est simple : la population est encore trop mal informée sur cette IST, et de nombreuses personnes ignorent même quelles sont les voies d'infection et comment s’en protéger. Comme la majorité des cas sont asymptomatiques, une infection à Chlamydia reste souvent non-détectée. Or non diagnostiquée et non traitée, les conséquences de cette IST peuvent être lourdes, voire irréversibles.

Dans cet article, nous vous expliquons ce qu'est la Chlamydia trachomatis, comment reconnaître les symptômes, la traiter et mieux s'en protéger.

Les chlamydiae sont une famille de bactéries qui ont la particularité de se développer au sein des cellules hôtes. Pour l’IST, il s'agit principalement de la bactérie Chlamydia trachomatis. Cependant, il existe d'autres sous-groupes de bactéries, comme Chlamydia pneunomiae et Chlamydia psittaci, qui peuvent également provoquer une inflammation des sinus et des bronches et une pneumonie.

Des recherches ont montré que jusqu'à 10 % de la population mondiale est touchée par une infection à chlamydia au moins une fois dans sa vie. Les jeunes, quel que soit leur sexe, sont apparemment particulièrement affectés. Le nombre de nouvelles infections chez les moins de 20 ans a augmenté de façon alarmante au cours des dix dernières années.

En général, les femmes et les hommes peuvent à la fois transmettre et porter la Chlamydia. Les principales voies de transmission sont les rapports sexuels vaginaux et anaux et l'utilisation partagée de jouets sexuels. Il y a un risque potentiel d'infection lors d'échange de fluides corporels. Le col de l'utérus peut facilement être infecté lors de rapports sexuels non protégés, ce qui explique pourquoi les femmes sont particulièrement à risque. "Les bébés peuvent également être infectés par leur mère lors de l'accouchement", note le Dr Albring, président de l'Association professionnelle des gynécologues.

De nombreuses personnes ne réalisent pas immédiatement qu'elles ont été infectées par cette bactérie parce qu'elles n'ont pas ou très peu de symptômes. Le problème est que si vous êtes infecté·e, mais que vous ne le savez pas, il y a une forte probabilité que la bactérie soit transmise lors de rapports sexuels. Néanmoins, certains signes peuvent indiquer une possible infection et vous devez absolument les prendre au sérieux.

Si vous remarquez l’un de ces symptômes, il est préférable de consulter un médecin sans attendre afin de dépister une éventuelle infection. Même si les signes s’estompent après un certain temps ou disparaissent complètement, la Chlamydia peut rester longtemps dans l'organisme.

Afin d’exclure une éventuelle infection à Chlamydia, vous devez vous soumettre régulièrement à un test de dépistage. Il est possible de faire effectuer périodiquement un test de dépistage par votre gynécologue, ou dans un centre de dépistage. Il suffit généralement d'un simple échantillon d'urine ou d’un prélèvement vaginal. Si des anticorps ou d'autres cellules de Chlamydia sont détectés, l’infection est en général confirmée. Compte tenu du nombre annuel de nouvelles infections, il est conseillé de faire un test de dépistage une fois par an par mesure de précaution - et systématiquement, si votre partenaire sexuel a été infecté ou si vous présentez des symptômes. Le dépistage de la Chlamydia est pris en charge par les caisses d'assurance-maladie. De plus amples informations sur le dépistage sont disponibles sur le site ameli.fr.

Votre test est positif, que faire ? Pour l’instant, il n'y a pas lieu de s’inquiéter. Tant qu'une infection est détectée à temps, elle peut être traitée très facilement. Les médecins vont généralement prescrire des antibiotiques qui doivent être pris sur toute la période indiquée, et ce même si les symptômes disparaissent rapidement. On ne le dira jamais assez : il faut respecter les instructions, car l’arrêt prématuré du médicament peut entraîner le retour de la bactérie et la rendre plus résistante. Autre point important : pendant le traitement, il est nécessaire de vous abstenir d'avoir des relations sexuelles - jusqu'à ce que la transmission de la bactérie soit définitivement exclue.

Comme indiqué précédemment, pour de nombreuses personnes, l’infection ne présente aucun signe clinique. "Chez les femmes, une infection est souvent asymptomatique. Cependant, l’infection va s’installer dans l'utérus et les ovaires, ce qui peut entraîner une stérilité définitive", prévient Albring. En France, près de 50 % des stérilités féminines sont liées à ce germe. Les hommes, de leur côté, courent le risque de souffrir d'une épididymite ou d'une testiculite, qui entraîne toutefois moins souvent la stérilité que chez la femme. Certains types de bactéries peuvent également s’installer dans les articulations et causer une inflammation douloureuse à cet endroit. Il a également été constaté que l'infection à Chlamydia augmente également le risque de transmission du VIH lors de rapports sexuels non protégés. Il faut donc se soumettre à des examens réguliers, à des tests de dépistage et, si nécessaire, à un traitement approprié pour éviter de nouvelles infections.

Vous vous demandez probablement ce que vous pouvez faire pour vous protéger d’une éventuelle infection (ou réinfection). Les experts s’accordent à dire qu’une protection à 100 % n’est toujours pas possible. Néanmoins, le risque d'infection peut être considérablement réduit en rendant l’utilisation du préservatif systématique et continue. Et si des jouets sexuels de toutes sortes sont partagés : ces derniers doivent également être utilisés avec un préservatif qui doit être changé entre chaque partenaire. On a tendance à l’oublier, mais il est tout aussi important de se protéger lors du sexe oral. Vous pouvez également utiliser des préservatifs ou des digues dentaires.