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Que faire si votre ami·e se trouve dans une relation abusive

Photo par Ashley Armitage
En France, les statistiques de l'INSEE et de l'Observatoire National des Violences faites aux Femmes dévoilent qu'environ 219 000 femmes par an seraient victimes de violences physiques et/ou sexuelles, et un nombre encore plus important de personnes pourrait être en danger avec le reconfinement à venir dû au Covid-19. Être ami·e avec une personne victime de violences conjugales peut être terrifiant - et frustrant, car il peut être difficile de savoir ce que vous pouvez faire pour l'aider.
Nous avons demandé de l'aide à Angela Lee, directrice de loveisrespect, un projet de la National Domestic Violence Hotline qui vise à soutenir les jeunes dans les relations abusives aux Etats-Unis. Elle fait remarquer que la violence peut se présenter sous de nombreuses formes différentes - physique, émotionnelle, verbale - et qu'en tant que telle, il n'y a pas deux relations abusives qui se ressemblent, et il n'existe pas de stratégies générales qui fonctionnent dans toutes les situations. Mais elle a donné à Refinery29 quelques conseils généraux sur la façon d'être là pour un·e ami·e que vous soupçonnez ou dont vous savez qu'elle·il est victime de violence domestique.
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Soyez attenti·f·ve aux signaux d'alerte

Lee explique qu'aucun abus ne ressemble ou ne présente exactement la même chose. Mais elle souligne quelques signaux d'alarme communs : si votre ami·e semble recevoir un flux constant de textos et d'appels de son partenaire ; si son comportement ou son humeur change ; si elle·lui semble à cran ; s'il est vraiment difficile d'entrer en contact avec elle·lui ; si sa·son partenaire semble fréquemment lui reprocher des choses ou des situations.
En fait, si votre ami·e se comporte de manière sensiblement différente ou si vous sentez qu'il se passe quelque chose, il est peut-être temps d'entamer une conversation avec elle·lui.

Créez un espace sûr pour votre ami·e

Si vous soupçonnez qu'un·e ami·e est victime de violence conjugale, la plus grande erreur que vous pouvez faire est de ne pas lui tendre la main du tout, affirme Lee. Mais la manière exacte dont vous allez le faire dépend de votre ami·e et de votre relation avec elle·lui, dit-elle. En général, vous pouvez commencer la conversation par une question ouverte, comme demander comment vont les choses avec la·le partenaire, ce qui se passe avec sa·son partenaire lorsque la situation empire, ou si elle·il a des préoccupations. "Vous voulez vous assurer de créer un espace sûr où votre proche peut vous parler", explique Lee. Elle souligne que lorsqu'une personne est victime d'abus, elle peut avoir honte et avoir peur d'être jugée. C'est pourquoi l'un de vos principaux objectifs consiste à offrir un espace de paix et de tranquillité.
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Au cours de votre conversation, donnez la priorité au fait qu'elle·il se sent soutenu·e. "Vous devez vous assurer que vous normalisez ses sentiments et ses réactions, mais aussi que vous les interpellez", explique-t-elle. Si quelqu'un dit : "J'en ai tellement marre qu'on m'accuse de tromperie", vous pouvez nommer cette situation et dire : "Cela pourrait être de la violence émotionnelle ou verbale".
N'oubliez pas de lui demander comment vous pouvez l'aider, dit Lee. "Il est normal de dire à la personne qu'elle mérite d'être traitée avec respect. Mais donnez-lui l'espace nécessaire pour partager son histoire sans la juger".

Faites appel aux experts

Bien qu'il ne fasse aucun doute que vous feriez tout votre possible pour votre ami·e dans le besoin, dans cette situation, il peut être utile - et même vital - de demander l'aide d'un expert. "Souvent, vous n'êtes pas sûr qu'il s'agisse d'un abus", précise Lee. "On entend souvent cela. Il est toujours important de faire appel à des experts pour vous aider à identifier la situation". Si vous ne savez pas par où commencer, vous pouvez contacter une association d'aide aux victimes de violences sexistes et sexuelles pour vous aider à trouver la meilleure façon de soutenir votre proche.
C'est également un conseil utile si votre ami·e ne veut pas vous parler de sa relation ou est sur la défensive. (C'est courant, dit Lee.) Vous n'avez pas besoin de forcer la question, mais essayez de lui parler des ressources auxquelles elle·il peut s'adresser si elle·il a besoin d'aide, notamment le 3919 pour les femmes victimes de violences. "Les experts vont poser les bonnes questions et vont définir ensemble les prochaines étapes et les plans de sécurité", explique-t-elle. "Ils s'assureront que la sécurité émotionnelle et physique de la victime est prioritaire".
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Centrez-vous sur sa sécurité

Aider votre ami·e à créer un plan de sécurité pourrait bien être la chose la plus importante que vous puissiez faire, en dehors de la première approche initiale qui est d'en parler, dit Lee. "Vous devez comprendre et évaluer sa sécurité parce que votre proche peut-être été menacé", explique-t-elle. Vous pouvez garder des copies de ses documents importants, par exemple, au cas où elle·il devrait quitter sa maison en urgence, ou proposer des mots de codes, suggère Lee. Vous pouvez l'aider à rassembler des preuves d'abus.
Vous pouvez également lui demander comment elle·il aimerait que vous réagissiez dans les moments de crise : devriez-vous appeler un membre de sa famille ? Est-elle·il à l'aise avec le fait que vous appeliez les forces de l'ordre ? "Si la personne est ouverte à cette idée, encouragez-la à s'adresser sur la plateforme de signalement en ligne lui permettant d'échanger avec des policiers ou des gendarmes spécialement formés aux violences sexistes et sexuelles, où ils pourront créer un plan de sécurité adapté à sa situation", explique Lee.

Essayez d'être patient·e

Vous pouvez le vouloir, mais vous ne pouvez pas forcer votre ami·e à partir avant qu'elle·il ne soit prêt·e. "La principale chose à ne pas faire, c'est d'essayer de forcer quelqu'un à faire quelque chose qu'il ne veut pas faire. Il faut faire attention à cela. Vous voulez donner à la personne le pouvoir de prendre les bonnes décisions pour elle-même", dit Lee. "Vous ne devez pas lui dire ce qu'elle doit faire et vous ne devez pas accuser la victime. Si elle vous demande de ne pas trahir sa confiance, essayez de respecter cela".
Essayez de la·le soutenir, de l'écouter patiemment et d'honorer ses décisions. "Il est également important de souligner que les abus ne sont jamais de sa faute, et qu'elle mérite une relation saine", dit Lee. "Vous devez continuer à soutenir la personne même si vous n'êtes pas d'accord avec ses choix". Et n'oubliez pas que la seule chose que vous pouvez faire de mal dans ces situations est d'abandonner votre ami·e - elle·il a besoin de vous, même si vous êtes la·le seul·e des deux à dire : "Je suis là si tu as besoin de moi".
Si vous êtes victime de violences domestiques, veuillez contacter les lignes d'assistances nationales au 3619 (pour les femmes victimes de violences), au 119 (pour les enfants en danger), au 17 et au 112 en cas d'urgence.
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