Très tôt, ma mère a commencé à me dire de "faire confiance au timing" et de "lâcher prise". Ayant la chance d'avoir une fille avec une personnalité de type A, très compétitive, dont l'amour des objectifs, des listes et des tâches à accomplir n'a jamais connu de limites, elle devait se douter que nous allions connaître des moments intenses. Ce qu'elle n'aurait pas pu prévoir, c'est le déroulement des deux dernières années, car laissez-moi vous dire qu'essayer de traverser une pandémie mondiale perturbatrice en tant que personne qui a besoin de planifier autant que possible sa vie ? Je ne le recommanderais pas nécessairement.
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J'adore me fixer des objectifs et rayer des éléments de ma liste de choses à faire parce que je raffole de cette gymnastique mentale qui consiste à passer du stade de la réflexion à celui de résultats mesurables. Je suis une personne attachée aux habitudes et je travaille pour moi-même, ce qui signifie que j'ai besoin d'établir et de respecter quelques routines pour structurer ma vie quotidienne. Tous mes acquis ont été réduits à néant lorsque le COVID a commencé à ravager le monde - non seulement parce que l'incertitude et le chaos ne sont généralement pas les meilleures circonstances pour la productivité, mais surtout parce que ma santé mentale a été sérieusement affectée.
La tranquillité de l'esprit étant introuvable et les listes interminables me rendant plus anxieuse que jamais, j'ai commencé à chercher de nouvelles solutions. Et comme la fille passionnée d'astrologie d'une mère sorcière que je suis, je me suis tournée vers la lune.
L'auteur à succès de Atomic Habits, James Clear, conseille de suivre des systèmes, et non de fixer des objectifs, pour s'engager à progresser et ne pas rester bloqué·e dans nos cases mentales. Moi qui ai tendance à me sentir bloquée dans tous les domaines de la vie, j'ai découvert que le fait de suivre les cycles lunaires m'aide à moins stresser et à vivre une vie plus intentionnelle. Tout cela peut sembler un peu ridicule, mais les humains croient depuis longtemps que la lune peut affecter la fertilité, les menstruations et le taux de natalité. Le Dr Michal Zimecki, de l'Académie polonaise des sciences, a étudié les effets des cycles lunaires sur le comportement et la physiologie des animaux et a conclu que chez les poissons, les cycles lunaires peuvent affecter la reproduction ; chez les insectes et les rats, les changements hormonaux ; et chez les oiseaux, les niveaux de mélatonine et de corticostérone.
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Suivre le cycle de la lune est également la seule chose qui a dissipé le brouillard cérébral dont je souffre depuis mars 2020, alors considérez-moi comme une heureuse hippie convertie.
Le principe est le suivant : chacune des phases de la lune est connue pour apporter un type d'énergie différent, qui peut à son tour être plus ou moins adapté à différentes activités. La nouvelle lune signale le début d'un nouveau cycle et constitue le moment idéal pour réfléchir au mois écoulé, puis pour planifier le suivant. Le cycle se termine à la prochaine pleine lune, un moment chargé de révélations et de grands changements : nous pourrions voir un projet arriver à son terme, un grand résultat atteint, et les résultats de tout notre travail se révéler sous un jour nouveau.
Lorsque la lune croît - la période de transition entre la nouvelle lune et la pleine lune - nous nous sentons motivé·e·s pour aller au bout de nos désirs et faire les premiers pas vers nos objectifs. C'est également à ce moment-là que les obstacles et les défis commencent à se présenter, et que la nécessité de garder nos intentions à l'esprit est plus importante. La transition entre une pleine lune et une nouvelle lune (la fin d'un cycle, juste avant le début du suivant) voit la lune décroître : à cette occasion, nous pouvons nous sentir invité·e·s à nous débarrasser du bagage du mois dernier, des rancunes et des déceptions, et à nous sentir reconnaissant·e·s de nos progrès. J'ai essayé d'utiliser ce moment pour régler les derniers détails et travailler sur le pardon pour moi-même et les autres afin de pouvoir tourner une nouvelle page lors du prochain cycle.
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Je trouve que la planification lunaire est particulièrement adaptée aux projets créatifs et aux projets de longue haleine - à savoir, ceux sur lesquels je m'enlise facilement, car ils exigent une grande flexibilité ainsi que la capacité de voir la situation dans son ensemble et de ne pas se décourager. Parfois, c'est exactement ce que j'aime dans mon travail, mais le plus souvent, ces deux dernières années, je me suis retrouvée à désespérer de ne pas pouvoir tout contrôler. Aligner mes objectifs sur les cycles lunaires me permet de ralentir et de suivre le courant juste un tout petit peu plus. Et de tirer le meilleur parti de chaque phase de la lune !
J'aime aussi le fait que, grâce à cette nouvelle pratique, mon point de vue sur la planification d'objectifs a fondamentalement changé. Alors que j'avais l'habitude de considérer chaque mois comme une course contre la montre et un challenge avec moi-même pour voir combien de cases je peux cocher, je trouve maintenant plus facile de considérer les projets comme des cycles ayant leur propre vie - avec des rythmes et des besoins avec lesquels je peux essayer de m'aligner, et non contre lesquels je peux lutter. Ce qui n'était pour moi qu'un jeu de chiffres et de résultats (une lecture traditionnellement masculine) est désormais influencé par ce que nous considérons comme l'énergie féminine, la lune elle-même étant le symbole ultime de la féminité : une graine plantée pour coïncider avec une nouvelle lune a le temps de s'épanouir avant la suivante et est prête à être récoltée à la pleine lune.
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C'est une approche douce qui se prête parfaitement à l'équilibre délicat dans lequel ma santé mentale s'est maintenue tout au long de la pandémie. La santé mentale bénéficie généralement de l'aisance et le stress lui est préjudiciable. Ainsi, plus je me torturais les méninges à propos de mes objectifs et de mes souhaits, plus j'étais anxieuse et moins j'avançais. Ma nouvelle approche me permet d'avoir une vue d'ensemble et de moins me préoccuper des détails que d'habitude.
Et même si ce n'était pas ma priorité immédiate (honnêtement, le monde a perdu son axe et nous essayons tous de faire de notre mieux ; la productivité n'est pas en haut de ma liste), j'ai été assez heureuse de constater que non seulement mon travail n'en a pas pris un coup, mais qu'en fait, j'ai fait plus de choses avec les cycles lunaires qu'avec les listes de choses à faire et les objectifs mensuels fixés. Je pense que c'est parce que je travaille plus intelligemment, que j'écoute les besoins de mon corps à différents moments et que je me donne plus de temps pour me reposer et récupérer au lieu de me pousser au-delà de mes limites jour après jour. Ironiquement, et contrairement à la culture du Hustle (ou culture de l'agitation) si répandue sur les réseaux sociaux (arrêtez de me dire de bâtir un empire et de gagner un salaire à six chiffres ! J'essaie simplement de vivre ma vie en paix !), ralentir m'a permis de faire un meilleur travail.
Je suis sûre que les systèmes traditionnels fonctionnent très bien pour certaines personnes, voire pour la plupart. Mais si vous êtes comme moi, repousser les mêmes objectifs mois après mois parce que vous avez trop de choses à faire et que vous ne pouvez rien faire vous rend plus anxieu·se·x que producti·f·ve. Peut-être que les objectifs trimestriels vous font automatiquement penser aux impôts - littéralement la chose la moins motivante que je puisse imaginer. Peut-être, alors, auriez-vous intérêt à changer d'état d'esprit. Si suivre le courant est une perspective trop intimidante, alors… suivez la lune.
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