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Crème solaire : faut-il (absolument) respecter la date d’expiration ?

Photographie par Caroline Tompkins.
On nous a mis en garde à maintes reprises contre les risques de conserver le mascara après six mois. Mais même face à la menace d'une prolifération de bactéries, on continue à utiliser les mascaras qui traînent au fond de nos trousses à maquillage. (Bon, ça ne nous a pas encore tué·es.) Certes, ce n'est pas une habitude des plus hygiéniques, mais elle fait appel à la personne radine qui vit en nous et qui n'aime pas l'idée de claquer 30 euros pour remplacer notre précieux Diorshow tous les quelques mois alors que le tube est encore à moitié plein.
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Aussi, quand on trouve par hasard, au fond du sac de voyage de l'été dernier, un tube du Voile Protection Solaire Cellular Swiss UV de la Prairie, magnifiquement formulé, très cher et tout juste périmé, on se demande quelle est notre marge de manoeuvre pour jouer avec sa durée de vie. L'échéance imprimée sur tous les écrans solaires vendus en France peut-elle être considérée comme une simple "recommandation", ou s'agit-il d'une date de péremption aussi peu négociable que celle qui figure sur une brique de lait ?
Pour trouver des réponses, nous nous sommes tourné·es vers Jessica Wu, dermatologue à Los Angeles et autrice de Feed Your Face. Dr Wu nous a confirmé ce que nous devions (mais ne voulions pas) entendre : "Une crème solaire périmée risque de ne plus vous protéger des rayons UV, et elle peut aussi être moins résistante à l'eau que ce qui est indiqué sur l'étiquette", dit-elle. Et ce n'est qu'un début : "Avec le temps, les ingrédients peuvent se dégrader et provoquer des irritations cutanées et des réactions allergiques", explique Dr Wu. "Les crèmes solaires périmées peuvent également commencer à développer des moisissures ou des bactéries, ce qui peut provoquer des infections cutanées." Si le but premier de l'utilisation d'un écran solaire est de protéger la peau contre le photovieillissement et les rayons UV cancérigènes, alors Dr Wu met fin à toute raison d'utiliser un produit périmé.
Mais imaginons qu'une date d'expiration ait été effacée d'un flacon de crème solaire (ce qui, vu l'état de nos sacs de plage, est tout à fait possible) : comment savoir si le produit qu'il contient est encore bon ? Dans ces circonstances, Dr Wu suggère de faire attention à la consistance et à la couleur du produit. "Les écrans solaires minéraux qui sont restés longtemps dans votre salle de bain risquent de se séparer", explique-t-elle. "Si un liquide coulant apparaît à partir de ce qui était à un moment donné une formule crémeuse, les particules d'oxyde de zinc ou de dioxyde de titane ont probablement coulé au fond du tube, et il faut le jeter. En revanche, les écrans solaires chimiques qui ont tourné sont plus susceptibles de changer de couleur et de jaunir, ou de dégager une odeur bizarre."
Si elle suggère de privilégier la prudence en matière de protection solaire qui, eh bien, ne vous protège plus trop du soleil, Dr Wu admet toutefois une certaine marge de manœuvre. "En général, les ingrédients minéraux des écrans solaires ont tendance à se dégrader plus lentement que les ingrédients chimiques actifs, ils sont donc plus lents à expirer", explique-t-elle. "Comme les écrans solaires perdent leur efficacité progressivement, et non pas du jour au lendemain, vous pouvez probablement les utiliser encore quelques mois après leur date de péremption." Passé ce délai, il est préférable de se débarrasser du vieux tube de crème solaire et d'investir dans un nouveau. Sa limite absolue d'utilisation ? "Je ne recommanderais pas d'utiliser un écran solaire dont la date de péremption est dépassée de plus de six mois", dit-elle, ce qui signifie qu'il est officiellement temps de dire au revoir à notre formule de luxe perdue depuis longtemps et de dire bonjour à une nouvelle résolution : cette année, à la fin de la saison estivale, il ne nous restera pas une goutte de crème solaire en trop.

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