PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Dermatillomanie : les ongles acrylique m’ont aidée à ne plus arracher ma peau

Lorsque vous demandez à quelqu'un "Quelle est votre pire manie ?", même une personne aussi raffinée que Kate Middleton a une réponse à vous donner. Il est normal d'avoir une habitude à laquelle on sait que l'on devrait renoncer - qu'il s'agisse de dépenser 5 euros en café tous les matins ou de faire cliquer sans cesse sur son stylo - mais dont on n'arrive pas à se défaire.
C'est durant ma dernière année de lycée, alors que la pression des demandes d'admission à l'université et des cinq activités parascolaires différentes faisait monter mon stress à un niveau record, que j'ai pris cette mauvaise habitude. Je ne parle pas des bouteilles de soda de deux litres que mes amis transformaient en bongs ou des heures passées sur iChat. Je parle de l'habitude de se triturer la peau de manière compulsive, qui, je le sais maintenant, est appelée dermatillomanie.
PublicitéPUBLICITÉ
En réponse à tout le stress lié au fait de finir mes études et de commencer un nouveau chapitre de ma vie, je triturais constamment la peau autour de mes ongles. Je savais que d'autres personnes ne s'acharnaient pas autant sur leurs cuticules, mais pour moi, c'était aussi normal que de se ronger les ongles ou de percer ses boutons. Et même après avoir obtenu mon bac et être allée à la fac, cette mauvaise habitude est restée. Par temps de stress ou non.
Mais je ne réalisais pas à quel point ce problème était important jusqu'à ce que les gens commencent à me demander "Qu'est-ce qui est arrivé à tes doigts ?". On supposait que je m'étais brûlée, et je répondais donc à cette histoire en disant "Hum, c’est mon fer à friser". Parce que personne ne mettrait ça en doute. Je cachais aussi mes mains sur les photos et je serrais constamment le poing pour qu'on ne voit mes doigts meurtris.
Parfois, j'allais trop loin, et mon doigt commençait à picoter, comme quand on se coupe avec du papier. Alors, je passais à un autre doigt. Finalement, j'en suis arrivé au point d'attaquer la peau au point de saigner. Et je ne le savais pas à l'époque, mais cela exposait mes doigts à toutes sortes de bactéries. "Vous risquez de créer une plaie ouverte et augmentez votre risque d'infections", explique Joshua Zeichner, directeur de la recherche cosmétique et clinique à l'hôpital Mount Sinai. "Les infections bactériennes sont les plus courantes, et elles peuvent conduire à ce que l'on appelle une paronychie aigu, où les bactéries pénètrent dans la peau [autour de l'ongle], provoquant une irritation de la peau autour de l’ongle rouge et douloureuse qui peut se remplir de pus." Heureusement, je n'en suis jamais arrivée là.
PublicitéPUBLICITÉ
"Le triturage de la peau est un comportement naturel de toilettage que la plupart des humains pratiquent à un moment ou à un autre", explique Sarah Parker, directrice et cofondatrice du Reeds Center, un centre de traitement de l'anxiété, des TOC et des troubles connexes. "Cela devient un problème lorsqu'une personne remarque que ce triturage l'empêche de faire certaines choses, que les conséquences deviennent trop difficiles à vivre, ou encore si cela provoque un certain niveau de détresse".
Mais un jour, je me suis retrouvée à mettre des pansements autour de mes pouces et de mes index pour les empêcher de saigner partout sur mon clavier, et c'est là que j'ai réalisé que cette habitude était un problème important dans ma vie. J'ai donc consulté le Dr Google, et j'ai appris que les troubles d'excoriation compulsifs sont en fait assez courants.
Après avoir obtenu mon diplôme universitaire et commencé à travailler, j'ai atteint ce point de détresse, et j'ai donc décidé de consulter. La plupart des sites web recommandent de consulter un thérapeute, car le triturage compulsif de peau est étroitement lié à l'anxiété. Même si je n'étais pas particulièrement fan du psy que j'ai consulté, deux bonnes choses sont ressorties de mon unique rendez-vous avec lui. Premièrement, j'ai reçu la confirmation que je souffrais d'un trouble d'excoriation compulsive (alias triturage compulsif ou dermatillomanie). Deuxièmement, le thérapeute m'a encouragée à mettre le doigt sur les déclencheurs qui me poussaient à m'arracher la peau.
Après m'être prise sur le fait à quelques reprises, j'ai réalisé que le déclencheur de mon triturage de peau était le stress du quotidien, qu'il s'agisse d'être en retard au travail ou de regarder la dernière saison de Scandal à bout de nerfs. Je savais qu'il existait des traitements, comme la formation d'inversion d'habitudes, mais mon obstination m'a poussée à vouloir trouver une solution par moi-même - et je l'ai trouvé d'une façon inattendue.
PublicitéPUBLICITÉ
Un jour, je me faisais faire une manucure pour une grande occasion, et j'ai décidé à la dernière minute que je voulais des ongles en acrylique (qui sont des extensions d'ongles artificielles placées sur les ongles). Avec ma peau abîmée, j'avais besoin de donner à mes doigts une apparence quelque peu décente. Après avoir porté ces ongles en acrylique pendant trois semaines, j'ai réalisé que je n'avais pas touché à mes doigts une seule fois, et que ma peau était en train de se régénérer. La forme en amande et la longueur de mes ongles en acrylique rendaient impossible toute tentative d'arrachage de la peau. J'ai donc pris la décision de continuer à combler mes ongles et, avec le temps, mes doigts ont enfin retrouvé une apparence normale.
Finally taking manicure photos.
"Les solutions peuvent varier d'une personne à l'autre", explique Parker. "Certaines personnes trouvent utile de presser une balle [anti-stress] ; d'autres préfèrent avoir des objets de substitution à gratter ; d'autres encore se posent des protections sur les doigts pour qu'il soit difficile de gratter ; ou enfin, elles utilisent des ongles en acrylique pour rendre le triturage plus difficile". Je suis tombée sur des forums sur des sites comme Reddit et Skinpick.com, où des personnes expliquaient comment les ongles en acrylique les avaient aidées, elles aussi. Et même si c'était réconfortant de voir que je n'étais pas seule, le vrai test est arrivé quand j'ai voulu faire retirer mes ongles en acrylique deux mois plus tard. Allais-je recommencer à m'arracher la peau quand mes ongles naturels seraient de retour ?
PublicitéPUBLICITÉ
Pour faire court : oui. J'ai replongé après seulement deux jours, et j'ai donc couru au salon de manucure pour me refaire poser des acryliques.
"Lorsqu'on désapprend une habitude, il se peut que cette même habitude refasse surface et que vous ayez des envies de triturage - ce n'est pas la fin du monde. C'est juste normal avec une telle habitude", dit Parker. "Il suffit de revenir aux techniques qui vous ont aidé auparavant". Je peux maintenant dire que je ne me gratte plus la peau comme avant, et que je n'ai pas fait poser d'ongles en acrylique depuis des mois. Bien sûr, j'ai dérapé plus d'une fois, mais je suis capable de me reprendre et d'arrêter, ce que je considère comme un succès.
Bien que les rendez-vous réguliers chez la manucure aient fonctionné pour moi, cette astuce ne fonctionnera peut-être pas pour quelqu'un d'autre. Peu importe le nombre de balles anti-stress que j'ai pressées (recommandation de ma mère) ou les heures que j'ai passées à parler à un psy, ce sont les ongles en acryliques qui ont fini par m'aider. Maintenant, je gère les situations stressantes en tapant mes ongles sur mon bureau ou en écoutant la radio yoga sur Pandora. Et mes manucures sont là juste pour le plaisir, et non plus pour faire face à mon habitude de triturage compulsif.
PublicitéPUBLICITÉ

More from Nails

PUBLICITÉ