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Santé LGBTQ : pas tous égaux face aux services de santé

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Personne (ou presque) n’aime aller chez le docteur. Soyons honnêtes, devoir raconter à un inconnu tout ce qui ne va pas chez nous — sans épargner le moindre détail — n’est pas vraiment l’idée qu’on se fait d’un bon moment.
Mais pour les membres de la communauté LGBTQ+, le moindre contrôle de routine peut très vite tourner au cauchemar. Beaucoup de questions posées par le personnel soignant (que ce soit pour s’assurer que la patiente n’est pas enceinte avant une radiographie ou une opération, ou les questions standard concernant l’activité sexuelle ou le moyen de contraception utilisé) s’adressent principalement aux patients hétérosexuels. Les docteurs font parfois des présomptions quant à la sexualité du patient, l’obligeant ainsi à se dévoiler. C’est un peu comme devoir faire un « coming-out » à presque chaque rendez-vous.
Pour certains, cela peut se traduire par une conversation gênante et des rires nerveux, une expérience qu’ils n’ont pas forcément envie de reproduire de sitôt. Mais pour d’autres, dévoiler son identité peut s’avérer dangereux, et la peur des discriminations à l’encontre de la communauté LGBTQ+ joue un rôle majeur dans la réticence de certains à avoir recours aux soins dont ils ont besoin.
Selon la Fondation LGBT, un patient — gay ou bisexuel ou lesbienne — sur cinq avoue que son orientation sexuelle est un facteur retardant l'accès aux soins de santé.
« Le simple fait d'être lesbienne, gay, bi ou trans ne devrait pas impliquer un traitement inégal par les services de santé en Grande-Bretagne de nos jours », a déclaré Laura Russell, responsable des politiques à Stonewall.
En attendant, les membres de la communauté LGBTQ+ courent un risque accru de développer des problèmes de santé.
Les conclusions de Stonewall montrent qu'un nombre alarmant de personnes LGBTQ+ souffrent de dépression, d'anxiété et ont des idées suicidaires, un taux bien supérieur à celui du reste de la population.
« Malgré les progrès remarquables réalisés grâce aux personnes et institutions engagées, le tableau de la santé (physique et mentale) reste bien sombre », explique Russell. « La moitié des personnes LGBTQ+ souffre de dépression, tandis que 61 % déclare faire l’expérience d’épisodes anxieux », a-t-elle continué, citant le rapport 2018 de l'organisme caritatif sur l'impact de la discrimination au sein des services de santé.
Ces statistiques sont encore plus inquiétantes au sein de la communauté trans, à cause d'un manque sévère de formation et de sensibilisation autour des questions relatives au transgenre qui conduit à une qualité de soin médiocre lorsque de l’aide est demandée.
Selon l’étude de Stonewall, deux personnes trans sur cinq ayant eu recours à des services de santé généraux au cours de l’année écoulée ont déclaré que le personnel manquait de compréhension sur les besoins spécifiques en matière de santé trans, et que beaucoup d’entre elles avaient été maltraitées lors des rendez-vous. La Fondation LGBT a signalé que le personnel médical se trompait de nom ou de pronom dans le cas de trois personnes transgenres sur quatre.
De nombreux mythes et idées reçues peuvent également mettre à mal un accès aux soins adapté aux patients LGBTQ+. Les frottis, par exemple, sont parfois refusés à certaines patientes sous prétexte qu’elles ne risquent pas de contracter le Papillomavirus (VPH). C’est une idée fausse, confirme Kate Sanger de Jo’s Cervical Trust ; Elle explique que le test est pertinent pour toute personne sexuellement active ayant un col utérin, sans distinction d’orientation sexuelle ou d’identité de genre.
« Certaines femmes homosexuelles nous ont rapporté avoir été informées qu’elles ne risquaient pas de contracter le VPH parce qu'elles ne pratiquaient pas de sexe avec pénétration », confie-t-elle. « Malheureusement, certaines de ces femmes ont par la suite développé un cancer [les anomalies n’avaient pas été détectées par le frottis]. »
Admettant le besoin d’un langage inclusif, Jo's Cervical Trust change la façon d’aborder le dépistage du cancer du col de l’utérus. « De toute évidence, si vous ne vous identifiez pas en tant que femme et que vous voyez que tous les messages sont adressés aux femmes, vous pourriez penser que ce dépistage n’est pas pour vous », explique Kate, « ou vous pourriez vous sentir aliéné·e. Nous voulions éliminer tous les obstacles potentiels en utilisant un langage davantage inclusif. »
Cliquez pour lire le témoignage de cinq personnes LGBTQ+ sur l’accès aux soins de santé.
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