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Ces photos dévoilent à quoi ressemble une “vraie” peau de (très) près

Avertissement : ce qui suit comprend des images de cicatrices d'automutilation, que certaines personnes pourraient trouver choquantes.
Les grandes marques de produits de beauté ont été applaudies pour avoir posté des photos de modèles présentant la réalité de la peau sur les réseaux sociaux. Les pores, les taches de rousseur, les rides, les taches et les poils du visage ont jailli fièrement des images, pour le plus grand plaisir de milliers d'utilisat·eur·rice·s d'Instagram dans le monde entier, qui étaient à la fois heureu·ses·x et rassuré·e·s de voir une texture réelle au lieu de la "perfection" photoshopée. Regarder et parler de la peau de cette manière est un pas dans la bonne direction, bien entendu, mais ce n'est aussi que la partie émergée de l'iceberg.
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Du vitiligo aux vergetures en passant par les cicatrices et la pigmentation, on ne met pas assez en lumière la variété des différents types, textures et états de la peau que nous avons en tant qu'individus. Mais c'est exactement ce que nous souhaitons faire ici. En effet, si ce projet nous a appris quelque chose au sein de Refinery29, c'est que l'affinité que nous avons avec le plus grand organe de notre corps est bien plus qu'une question de peau.

Nadiya, 33 ans

Je n'aime pas mes seins en général - ils n'ont rien de ce à quoi de "beaux seins" sont "censés ressembler". Je ne me souviens même pas quand ils sont passés de lisses à couverts de vergetures et de petites veines rouges, car je n'ai pas d'enfants ! Je pense que c'est parce que j'ai fait le yo-yo toute ma vie, et que mes seins ont probablement suivi le même chemin que moi. Pour être honnête, ils m'ont souvent empêché de me laisser aller dans un contexte sexuel car je ne les ai jamais vraiment aimés, seulement quand ils sont couverts par un soutien-gorge et bien cachés derrière des vêtements. Ils sont également flasques. En ce moment, pour la première fois de ma vie, ils ne me dérangent pas. Mon partenaire les aime et me donne l'impression qu'ils sont mignons. Je me sens plus à l'aise avec eux désormais. Ils sont bizarres et ne sont pas parfaits, mais ils sont tendres et mon partenaire me fait sentir que ce sont les plus beaux. J'ai appris en participant à cette séance photos que je les aime tels qu'ils sont à présent. Je n'aurais jamais pu les montrer comme ça il y a six mois. Si plus de femmes dévoilaient toutes ces "imperfections de la peau", nous verrions que nous y sommes toutes sujettes. Je suis repartie en me disant que je devrais prendre plus souvent le temps de parler de ces choses, car même de petits mots m'ont fait beaucoup de bien.
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Sam, 22 ans

Je souffre d'épidermolyse bulleuse, ce qui signifie que j'ai des cloques sur tout le corps et une décoloration de la peau en conséquence. C'est vraiment irrégulier et assez grave. Les cloques peuvent devenir très douloureuses. Leur taille varie, mais parfois elles sont très grosses. À cause de la douleur, je dois les percer avec une aiguille tous les matins pour qu'elles disparaissent. Je mets une crème antiseptique, puis un pansement. Je suis née avec cette maladie et j'ai tout de suite eu des cloques sur toute la peau. Les réactions des autres sont le plus gros problème. Si je vivais seule dans ce monde, je ne saurais pas que je suis différente. Pendant toute mon enfance, j'ai été constamment victime d'intimidation, ce qui a été difficile, et la perception que les autres ont de moi me brise. En termes d'intimité et de relations, j'ai tendance à ériger un mur. Je suis terrifiée à l'idée que quelqu'un puisse voir ce à quoi je ressemble sous mes vêtements et je repousse souvent les gens. J'essaie de dissimuler mes cloques autant que possible, mais la façon dont les photos ont été prises et réalisées m'a aidée à voir ma peau sous un angle différent. Je n'aurais jamais cru que je verrais ma peau mise en valeur de manière artistique plutôt que sous un jour négatif.

Margo, 30 ans

Il y a un idéal très spécifique dans les médias sur ce à quoi doit ressembler la peau. Je suis une millennial, j'ai donc vécu à l'époque où les girls bands étaient orange et super bronzées et que c'était la norme. J'ai essayé d'imiter cela avec ma propre peau, mais je suis extrêmement pâle et j'ai beaucoup de taches de rousseur. J'ai probablement dépensé des milliers d'euros en autobronzant au fil des ans. J'ai trente ans et, ces dernières années, je suis arrivée à un point où je me suis rendu compte que ça ne marchait pas. Si je n'essayais pas de changer la couleur de ma peau, j'essayais de dissimuler mes taches de rousseur. J'avais l'habitude d'aller dans les magasins de maquillage et leur ambition était de cacher mes taches de rousseur, donc on me donnait toujours des fonds de teint lourds et mats. J'avais ce visage fantomatique qui ne correspondait ni à mon teint ni au reste de mon corps couvert de taches de rousseur. Désormais, je ne fais plus attention à mes taches de rousseur jusqu'à ce que les gens me le fassent remarquer - dans ces moments-là, je me sens gênée. La beauté grand public tend à se diversifier. Historiquement, la peau blanche européenne bronzée a été considérée comme la norme, excluant ainsi les femmes racisées. Le chemin à parcourir est encore long, il ne peut s'agir d'une simple mode.
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Il m'arrive aussi d'avoir une éruption cutanée rouge et chaude qui peut survenir lors d'un changement de température ou même lorsque quelqu'un me touche. Je suis une grande adepte des massages et des gens m'ont fait des remarques à ce sujet, craignant que je ne sois atteinte d'une sorte de maladie infectieuse ou autre ! J'ai aussi un peu de kératose pilaire sur les bras, les jambes et les fesses. Pendant longtemps, je n'ai pas compris ce que c'était. J'avais l'habitude de faire des gommages, ce qui ne m'aidait pas, et mes bras étaient tout simplement rouges et à vif. Mais en même temps, presque tout le monde en est atteint. C'est parfaitement normal, même si nous essayons de le cacher.

Naomi, 25 ans

Comme je travaille dans le domaine des costumes et des textiles, je suis constamment en train de créer et de coudre, ce qui signifie que je suis confrontée à mes cicatrices tous les jours. C'est la première chose que les gens voient quand ils me serrent la main. Je pense que mes cicatrices attirent l'attention des gens parce que je passe pour une personne heureuse et chanceuse aux yeux des autres. Chacun porte un jugement. Pour les gens, ces cicatrices sont un aperçu de ma santé mentale. Je n'ai jamais aimé porter des bracelets ou des bagues parce que cela attirait davantage l'attention sur mes cicatrices, mais les gens me fixaient tellement, que je me suis dit : donnons-leur autre chose à regarder tant qu'ils sont là ! Mes cicatrices font partie de moi et de mon identité - la lutte que j'ai menée à l'époque a fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Je ne me mutile plus. Ma mère est décédée récemment et j'ai pensé à me mutiler à nouveau, mais elle détestait ça, alors je me suis abstenue. Aujourd'hui, je couds et je fabrique des objets pour ne plus penser à m'automutiler.
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Maddy, 57 ans

J'ai eu du vitiligo toute ma vie. C'est une maladie auto-immune, mais ma mère pense que cela pourrait être lié au fait que j'ai eu la rougeole dans mon enfance. Elle a quelques théories, mais cela n'a jamais été vraiment identifié dans mon enfance et personne ne s'y intéressait vraiment. J'en avais sur tout le visage, mais à présent, mon visage est complètement blanc, tout comme certains de mes poils. Cependant, c'est assez symétrique ailleurs. J'en ai même sur les cheveux. Si je suis à la plage, je vais bronzer à tous les endroits où j'ai encore du pigment, mais aux endroits plus blancs, je brûle - et j'entends par là que je brûle vraiment. Ma mère n'a jamais fait de mon vitiligo un problème - elle était géniale et je ne l'ai pas caché jusqu'à ce que je sois adolescente et adulte. Les gens avaient l'habitude de dire, "Pourquoi tu ne le couvres pas ?" Mais pourquoi le ferais-je ? C'est partout et je devrais mettre du fond de teint sur mes mains et mes pieds. Je n'y prête pas attention jusqu'à ce que quelqu'un le remarque. Je suis enseignante, alors les enfants me posent des questions à ce sujet. J'ai eu droit à des remarques désobligeantes du genre "Mademoiselle, votre autobronzant n'est pas très beau", mais je leur réponds que c'est juste un problème de peau. Ce qui me dérange le plus, ce sont mes cheveux - ils ne supportent pas très bien les teintures, alors je finis par dépenser beaucoup d'argent en teinture pour cheveux. Cela ne m'a jamais gêné, sauf pour mon visage, qui ressemblait à un panda. J'essaie de ne pas trop m'exposer au soleil car le seul brun qu'il me reste est une bande sur mon nez. Récemment, j'ai développé du diabète et c'est lié au vitiligo. Vous pouvez avoir un Hashimoto et des problèmes intestinaux - d'autres maladies auto-immunes ont tendance à se regrouper avec le vitiligo et les gens commencent tout juste à trouver des liens. Je suis en fait un peu déçue qu'une partie de mon vitiligo ait disparu. Apparemment, à l'âge de 50 ans, on est censé avoir perdu 50 % de ses pigments, alors je m'en suis plutôt bien sortie.
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Lena, 18 ans

Je n'ai jamais vraiment pensé à mes vergetures. Je les ai remarquées pour la première fois sur ma mère quand j'avais environ sept ans, et je me suis demandé "Qu'est-ce que c'est ?". Elle m'a dit que les vergetures étaient normales et que les gens en avaient quand ils grandissaient. J'aimais beaucoup mes vergetures quand j'étais plus jeune, car elles ressemblaient à des rayures de tigre et chaque fois que je les regardais, je trouvais ça vraiment cool. Ce n'est qu'en grandissant que j'ai réalisé qu'elles étaient si gênantes pour les gens. Je me suis rendu compte que les personnes dans les magazines et sur Internet n'en avaient pas vraiment et il m'a fallu beaucoup de temps pour comprendre qu'elles avaient été retouchées et que ce n'était pas réel. Une fois que j'ai compris d'où venaient les vergetures et ce qu'elles étaient, j'ai cessé de m'en préoccuper. Je suis passée par une phase où je me suis dit qu'elles étaient peut-être un peu trop étirées, alors j'ai pensé à ne pas prendre ou perdre trop de poids pour que les choses restent stables, mais je sais que les vergetures sont normales et que ce n'est pas quelque chose que je dois traiter. Ce que je ne veux pas, c'est que toute cette ère de body positivity disparaisse pour faire place à un autre grand mouvement. Je veux que ce soit un changement positif pour toujours, pas seulement un cycle à la mode.

Kate, 26 ans

Je suis très pâle, mais j'étais encore plus pâle quand j'étais plus jeune et on se moquait beaucoup de moi à cause de cela - on m'appelait "la fille fantôme" et on me disait que ma peau était transparente parce qu'on pouvait littéralement voir toutes mes veines. En revanche, on ne s'est jamais vraiment moqué de mes taches de rousseur. J'ai aussi une grosse tache de naissance sur ma jambe. Je trouve bizarre que l'on puisse acheter aujourd'hui des produits pour faire croire que l'on a des taches de rousseur. Pourquoi les taches de rousseur sont-elles jolies et des choses comme le psoriasis ne le sont pas ? Ma colocataire a pensé à acheter des crèmes éclaircissantes en ligne pour se débarrasser de ses taches de rousseur, mais mes parents me complimentaient toujours sur les miennes. Je pense que c'est plutôt cool d'en avoir. Plus je vieillis, plus je remarque de nouvelles taches de rousseur, mais ça me plaît.
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Nicola, 38 ans

J'avais environ cinq ans lorsque ma tache de naissance est apparue, mais on l'appelle toujours une tache de naissance. Je me souviens que lorsqu'on l'a remarquée pour la première fois, mon père et ma mère m'ont regardée et se sont demandé ce qui se passait. Ils m'ont emmenée chez des tas de médecins et personne ne savait vraiment jusqu'à ce qu'un médecin confirme que c'était juste une tache de naissance. Parfois, les gens naissent avec, mais elles peuvent apparaître quelques années plus tard. Je n'ai pas eu beaucoup de commentaires en grandissant, mais j'étais tellement timide ! Je pensais que si je me rendais invisible, personne ne me remarquerait. À l'école primaire, les enfants me demandaient si j'avais reçu un coup de poing dans l'œil. Ce n'est que l'année dernière que j'ai commencé à en parler ; mes meilleures amies ne savaient pas que je ressentais cela. J'ai envisagé un traitement au laser, mais les praticiens ne voulaient pas le faire parce que c'était autour de mon œil. J'ai pris confiance en moi grâce au maquillage, mais je me suis rendu compte que je me cachais plus qu'autre chose et ce n'est pas un sentiment très agréable. Cela me freinait dans d'autres domaines de ma vie. C'est la première fois que je n'ai pas mon maquillage dans mon sac. Le soutien émotionnel a été formidable.

Lottie, 22 ans

J'ai des cicatrices sur les bras et les cuisses. C'est bizarre parce que j'oublie qu'elles sont là jusqu'à ce que je remarque que les gens me regardent. Cela fait cinq ou six ans que j'ai commencé à m'automutiler, mais je n'ai jamais caché mes cicatrices, ce qui est assez choquant pour certaines personnes, car nous n'avons pas l'habitude de voir de telles cicatrices. Il y a une grande différence sociétale entre avoir des cicatrices et avoir des cicatrices que l'on s'est faites soi-même, mais si je devais me cacher, je vivrais tout le temps en jeans et en sweat-shirt et ce n'est juste pas possible ! Cela ne me met pas nécessairement mal à l'aise. Il y a des moments où je me couvre, comme lors d'un entretien d'embauche ou si je suis en présence de beaucoup de jeunes enfants. Je ne sais pas pourquoi, mais je pense que c'est parce que ma famille me l'a toujours dit. Lorsque j'étais demoiselle d'honneur au mariage de ma tante, j'ai dû porter un vêtement à manches longues. Ils m'ont dit que je devais me couvrir, mais je n'avais même pas pensé que ce serait un problème parce que pour moi, ça ne l'est pas, c'est le problème des autres. C'est bizarre parce que c'est ma peau.
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Le seul moment où je me sens gênée, c'est lorsque je suis à la plage en bikini et qu'on peut tout voir. Les gens regardent, mais n'ont pas tendance à dire quoi que ce soit. Les enfants demandent et j'ai tendance à dire : "Oh, je me suis battue avec un tigre, vous devriez le voir !".

Diane, 25 ans

J'ai une relation amour-haine avec mes taches de rousseur. Quand j'étais petite, c'était plutôt une relation de haine, en fait. On se moquait de moi et les garçons m'appelaient "tête de tache de rousseur" - même ma sœur disait des choses comme ça. Je n'ai jamais essayé de les cacher avec du fond de teint parce que je me sens bizarre quand je le fais - mon visage a l'air vide. Si je pouvais choisir, je ne sais pas si je choisirais d'en avoir, mais si quelqu'un venait me voir et me disait "il existe un traitement magique pour t'en débarrasser", je ne pense pas que je le ferais. Je trouve ça étrange quand les gens disent que les taches de rousseur sont incroyables et qu'ils auraient voulu en avoir. Car, non, tu ne les veux pas. Tu veux les mignonnes sur ton nez, pas des taches de rousseur sur tout ton corps. Je trouve simplement la tendance des taches de rousseur très bizarre. Dans les magazines, les taches de rousseur sont à la mode. Topshop a sorti son crayon à taches de rousseur. Les designers ont fait des défilés où ils ont dessiné des taches de rousseur sur les modèles. Pourquoi ne pouvaient-ils pas embaucher des mannequins avec de vraies taches de rousseur ? En grandissant, on n'a jamais vraiment vu de personnes avec des taches de rousseur comme modèles, à part Lindsay Lohan ! Je suis très consciente que je dois les surveiller et qu'il y en a beaucoup. J'ai demandé à mon copain de m'aider, mais je surveille surtout mes grains de beauté.
Si vous avez des pensées suicidaires, veuillez contacter Suicide Écoute au 01 45 39 40 00. L'association propose une écoute anonyme et confidentielle 24h/24 et 7j/7.
Certains noms ont été changés.

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