Je me souviens encore de la frustration collective ressentie lorsque Donald Trump a été nommé personnalité de l'année par l'hebdomadaire américain Time en 2016. La saison électorale venait de se dérouler dans des conditions pour le moins difficiles, et avait laissé la majorité des votants dans un état de grande déception après l’annonce des résultats. Et comme si cela ne suffisait pas, un mois plus tard, le visage de Trump était à l'affiche dans tous les kiosques. Avec ce nouveau projet éditorial interactif, “100 Women of the Year” (100 femmes de l’année), il semblerait que le magazine tente de réparer cette injustice.
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À l’occasion de la Journée internationale pour les droits des femmes et du 100e anniversaire du droit de vote des femmes aux États-Unis, le Time Magazine est revenu sur ses 100 dernières couvertures et a donné une seconde chance aux femmes qu'il avait jusque là ignoré. Cela a donné lieu à 86 nouvelles couvertures, ce qui est assez logique quand on sait que 72 de ces couvertures étaient spécifiquement destinées à l’“Homme de l'année”, et qu’il aura fallu attendre 1999 pour que cette distinction s'étende à la “Personnalité de l'année”. Ainsi, des femmes d’influence comme Virginia Woolf, Frida Kahlo, Aretha Franklin et J.K. Rowling, ont pu bénéficier de l'hommage qu'elles méritaient, tandis que Serena Williams, Malala Yousafzai, Beyoncé et Hillary Clinton ont eu une seconde chance de briller.
Pour moi, voir des femmes sur la couverture d'un magazine créé par des hommes pour des “hommes occupés”, comme l'avaient écrit les créateurs du Time dans leur prospectus original, c’est quelque chose de très fort”, écrit Kelly Conniff, rédactrice en chef et directrice de la rédaction de Women of the Year, dans sa lettre de présentation du projet. “J'ai rejoint le Time en 2012, et, à cette époque, seule une poignée de femmes figuraient sur la couverture. En 2019, le Time magazine a mis à l’honneur plus de femmes que d'hommes sur sa couverture pour la première fois en 97 ans d'histoire. Le monde a changé et le Time aussi, mais ces femmes ont toujours mérité de figurer en couverture du Time”.
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Comme pour un véritable numéro “Personnalité de l'année”, ces couvertures réimaginées comprennent des articles rédigés par d'autres membres de l'industrie, comme l'auteure et militante Brittney Cooper qui écrit de Beyoncé :
“Lorsque Beyoncé Knowles-Carter a débuté sa carrière en tant que membre de Destiny's Child dans les années 90, personne ne pouvait prévoir qu'elle deviendrait un jour, “King Bey”, et qu’elle serait tout aussi influente que Michael Jackson, Janet Jackson ou Prince”, écrit Brittney Cooper. “L'introduction de l'album Lemonade sur Black Lives Matter montre bien qu'elle est peut-être une star de la pop, mais qu'elle est aussi une figure politique. C'était un coup de chapeau à ses détracteurs et un clin d'œil à ses critiques. C'est une femme de peu de mots, mais elle écoute. C’est cet échange entre Beyoncé, les Bey-hivers et les Bey-haters qui font d'elle une interprète singulière. Les détracteurs peuvent la détester, mais une chose est sûre, elle ne cesse de s'améliorer”.
Vous pouvez découvrir les 100 couvertures du magazine Time ici.
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