Grace à Marie Kondo, auteure de La magie du rangement et reine indiscutée de l’organisation, faire le grand ménage dans sa maison et ses placards n’a jamais été aussi populaire —merci Marie. Rien de surprenant si l’on considère le stress de la vie moderne : notre monde est de plus en plus agité, notre travail prend le pas sur nos vies (et espaces) privés et grâce aux joies de la technologie, il est de plus en plus difficile de se déconnecter du monde extérieur.
Tout comme Kondo suggère d’organiser son espace physique pour atteindre la plénitude, dans Digital Minimalism: On Living Better With Less Technology, Cal Newport soutient qu’il est possible d’en faire autant avec nos espaces numériques. Les minimalistes numériques de Newport ont appris à entretenir une relation équilibrée et de pleine conscience avec la technologie, l’utilisant comme « assistant » de ses projets personnels sans la laisser « prendre le dessus ».
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Comme il l’explique, le minimalisme numérique est une « philosophie de l’utilisation technologique, où l'on consacre son temps en ligne à un petit nombre d’activités soigneusement sélectionnées et optimisées et qui soutiennent fermement vos valeurs. »
Dans cet ouvrage, Newport - qui est professeur agrégé en informatique à l'Université de Georgetown - s'inspire d'une large gamme d'études de cas, analysant les comportements de tous, des agriculteurs Amish aux programmeurs de Silicon Valley. À partir de là, il introduit les principes du minimalisme numérique :
Principe 1 : Le désordre à un prix
« Les minimalistes numériques reconnaissent que d’encombrer son temps et son attention avec trop d'appareils, d'applications et de services génère un coût négatif global qui peut de loin dépasser les petits avantages que chaque élément fournit isolément », écrit Newport.
Principe 2 : L’optimisation est importante
« Les minimalistes numériques pensent que le choix d'une technologie leur permettant de soutenir les choses qui comptent n'est que la première étape », explique-t-il. « Pour tirer pleinement parti de ses avantages potentiels, il est nécessaire de bien réfléchir à la manière dont ils utiliseront la technologie. »
Principe 3 : L’intentionnalité est enrichissante
« Les minimalistes numériques tirent une grande satisfaction de leur engagement général à être plus intentionnels dans leurs interactions avec les nouvelles technologies », continue Newport, ajoutant que cela « est indépendant des décisions spécifiques qu’ils prennent et l’une des principales raisons pour laquelle le minimalisme tend à prendre autant d’importance pour ses adeptes. »
Comment devient-on un minimaliste numérique ?
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N’étant pas adepte des « solutions-miracles » et autres astuces, Newport a développé le minimalisme digital comme une méthode réfléchie de vivre avec la technologie. « De petits changements ne sont malheureusement pas suffisants pour résoudre le problème majeur auquel nous confronte les nouvelles technologies », explique-t-il dans le deuxième chapitre du livre. « Les comportements sous-jacents que nous espérons corriger sont enracinés dans notre culture et […] ils sont soutenus par de puissantes forces psychologiques qui renforcent nos instincts de base. Pour reprendre le contrôle, nous devons aller au-delà de ces simples ajustements et reconstruire notre relation à la technologie à partir de zéro, en utilisant les valeurs qui nous sont les plus chères comme base. »
Newport suggère de déterminer une période pour une transformation rapide. Il l’appelle le « processus de désencombrement numérique ». « Tout comme pour le désencombrement de votre maison, ce mode de vie permet remettre les compteurs de votre vie digitale à zéro en se débarrassant de tous des outils distrayants et des habitudes compulsives qui peuvent s'être dangereusement accumulés au fil du temps et de les remplacer par un ensemble de comportements beaucoup plus intentionnels, optimisés, en phase avec le concept de minimalisme, afin de soutenir vos valeurs au lieu de les altérer ». « D’après mon expérience, changer graduellement ses habitudes, une à la fois, ne fonctionne pas bien - l'attrait artificiel de l'économie de l'attention, combiné à la friction de la commodité, diminuera votre inertie jusqu'à un retour à la case départ."
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Comment désencombrer sa vie numérique :
Première étape : « Définir une période de 30 jours durant laquelle vous prendrez des pauses des technologies facultatives dans votre vie. »
La première étape du processus de désencombrement numérique consiste à définir quelles technologies tombent sous la catégorie « facultative ». Newport, définit la technologie comme étant les applications, site web et autres outils numériques proposés sur un écran d'ordinateur ou un téléphone portable et destinés à vous divertir, vous informer ou à vous connecter. Les technologies facultatives sont celle dont on peut se passer pendant 30 jours sans trop affecter le fonctionnement de sa vie professionnelle ou personnelle. » Cela signifie laisser tomber vos mises à jour quotidiennes sur Instagram ou vos interminables sessions de scrolling sur Facebook et non renoncer aux mails professionnels de grande importance.
À la fin de cette période de désencombrement de 30 jours, vous obtenez une liste de technologies facultatives requérant des « procédures d'exploitation » spécifiques : « Dans quelle mesure êtes-vous autorisée à utiliser une technologie en particulier, vous permettant ainsi de conserver certaines utilisations critiques sans avoir à retourner à une utilisation illimitée. » Vous pourriez par exemple limiter votre utilisation Instagram à votre trajet et interdire le téléphone le temps du diner. Newport suggère de noter ces restrictions et de les placer quelque part, vous les verrez tous les jours.
Deuxième étape : « Profiter de cette pause de 30 jours pour explorer et redécouvrir des activités et des attitudes que vous trouvez enrichissantes."
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Une fois vos « procédures d’exploitation » établies, la prochaine étape de votre désencombrement numérique consiste à suivre cette règle pendant 30 jours. Newport admet que cela peut être difficile. « Il y a de grandes chances que vous trouviez la vie sans technologies facultatives difficile au départ. Votre esprit a développé certaines attentes en matière de distraction et ces attentes vont être perturbées lorsque vous retirerez les technologies facultatives de votre expérience quotidienne. »
« Bien que désagréable, cette phase de désintoxication est extrêmement importante pour vous permettre de prendre des décisions plus éclairées […] lorsque vous réintroduirez certaines de ces technologies optionnelles dans votre vie. »
Un autre facteur important de la deuxième étape est que cela vous permet de redécouvrir ce qui est important pour vous. « Il est crucial de comprendre cela avant de réintroduire la technologie à la fin de ce processus de désencombrement », précise Newport. « Vous augmentez vos chances de réduire le rôle des outils numériques dans votre vie en cultivant des alternatives de haute qualité à la distraction facile qu'elles procurent. » Servez-vous de cette occasion pour vous attaquer à cette pile de livres sur votre table de chevet ou vous inscrire au cours de fitness que vous vouliez essayer depuis des mois.
Troisième étape : « Après la pause, réintroduire les technologies facultatives en repartant à zéro. Pour chaque technologie réintroduite, déterminer quelle valeur elle apporte à votre vie et dans quelle manière vous allez l’utiliser pour maximiser cette valeur. »
Une fois la période de 30 jours écoulée, la dernière étape du désencombrement numérique consiste à réintroduire les technologies dans votre vie. « Le but de cette dernière étape est de repartir du bon pied et de ne laisser rentrer dans votre vie que les technologies qui respectent des règles strictes et minimalistes », explique Newport. « Ce sont les précautions que vous prenez ici qui vont déterminer si ce processus déclenchera un changement durable dans votre vie. « La technologie réintroduite devrait aller dans le sens de vos valeurs et vos aspirations, et non les dominer. Peut-être avez-vous conclu que les mises à jour Twitter étaient gênantes au travail, mais que Pinterest offrait une grande inspiration visuelle ? Désormais, grâce au processus de désencombrement numérique, vous pouvez désactiver Twitter de 9h à 17h et rester connecté à Pinterest lorsque vous vous sentez créative.
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