Huit personnes ont perdu la vie lors de fusillades dans trois spas différents de l'État américain de Géorgie le 16 mars, selon la police et les médias locaux. Il est "extrêmement probable" que le même suspect soit impliqué dans les trois fusillades mortelles dans des spas de l'État américain de Géorgie, a déclaré la police à l'AFP mardi. Le suspect, Robert Aaron Long, 21 ans, est en garde à vue dans le cadre de ces violentes attaques qui auraient fait huit morts.
Mardi soir, Robert Aaron Long, un homme blanc de 21 ans originaire de Woodstock, en Géorgie, a été placé en garde à vue à la suite d'une série de fusillades qui ont fait huit morts - dont six femmes asiatiques. La première attaque, vers 17 heures, a eu lieu au Young's Asian Massage Parlor, situé à une trentaine de kilomètres au nord d'Atlanta et à 15 minutes du domicile de Long. Moins d'une heure plus tard, deux autres fusillades ont été signalées dans le nord-est d'Atlanta. Long a avoué les trois attaques, selon la police d'Atlanta.
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Long a tué quatre personnes et en a blessé une cinquième au Young's Asian Massage à Acworth, en Géorgie. Selon NPR, la police a ensuite reçu un appel concernant une attaque à main armée au Gold Spa d'Atlanta, et lorsqu'ils sont arrivés sur les lieux, ils ont trouvé trois femmes sans vie. Immédiatement après, ils ont été alertés d'une troisième attaque au Aroma Therapy Spa, situé de l'autre côté de la rue, où une quatrième femme avait été tuée. Le sergent John Chafee, porte-parole de la police d'Atlanta, a déclaré qu'il était "extrêmement probable que notre suspect soit le même que celui du comté de Cherokee".
Le bureau du shérif du comté de Cherokee a déclaré qu'après avoir diffusé les images de surveillance de la première attaque, la police a été contactée par la famille de Long, qui a identifié son fils et a aidé les autorités à le retrouver. Les enquêteur·euses pensent qu'il se dirigeait vers la Floride pour commettre d'autres attaques lorsqu'il a été capturé et placé en détention, à environ 240 km au sud d'Atlanta, dans la nuit de mardi à mercredi. Il est actuellement accusé de meurtre et devrait comparaître devant le tribunal jeudi matin.
Long a obtenu son diplôme de l'école secondaire Sequoyah en 2017. On peut lire dans la bio d'un compte Instagram lui appartenant : "Pizza, armes à feu, batterie, musique, famille et Dieu. Ça résume à peu près ma vie." Un ancien camarade de classe a déclaré au Daily Beast que le tireur avait "l'air très innocent et ne jurait même pas", qu'il était "un peu nerd", "un chasseur" et "très porté sur la religion".
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Les autorités ont hésité à attribuer un motif aux actions de Long, qui visaient clairement les femmes asiatiques à une époque où les crimes haineux anti-asiatiques sont légion aux États-Unis. Le shérif Frank Reynolds, un fonctionnaire du comté de Cherokee, a déclaré qu'il avait interrogé Long et trouvé "des indicateurs qu'il souffrait de certains problèmes, potentiellement d'une dépendance sexuelle".
Lorsqu'on lui a demandé directement si la haine raciale était un motif, Reynolds a répondu que "les indicateurs actuels montrent que ce n'est peut-être pas le cas" et que Long aurait "fréquenté ces endroits par le passé et qu'il était possible qu'il se soit emporté". Cependant, a-t-il ajouté, l'enquête ne fait que commencer.
"Il affirme que ces actes - et comme le chef l'a dit, il est encore tôt - mais il affirme que ce n'est pas motivé par la haine raciale", a ajouté le capitaine Jay Baker du comté de Cherokee. "Il a apparemment un problème, ce qu'il considère comme une dépendance sexuelle, et voit ces lieux comme quelque chose qui lui permet de répondre à cette addiction, et c'est une tentation qu'il voulait éliminer".
Toutes les victimes de Long, sauf deux, étaient des femmes asiatiques. Au moins deux des trois spas sont des entreprises appartenant à des personnes asiatiques, et les trois auraient de nombreux employé·e·s asiatiques - ce que Long savait probablement si, comme Reynolds et Baker l'avancent, il fréquentait ces spas. En outre, nombreux sont celles et ceux qui ont noté que le travail dans les salons et les spas est souvent genré : selon les données du recensement, les femmes sont beaucoup plus nombreuses que les hommes à travailler comme gestionnaires de spa, massothérapeutes et technicien·nes de massage.
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Citer l'"addiction au sexe" sans préciser qui sont les victimes et comment Long les a associées à son addiction présumée n'est qu'une façon d'ignorer le fait que les actions de Long étaient enracinées dans le racisme, la misogynie et le manque de considération pour les femmes. Plus précisément, les femmes américaines d'origine asiatique travaillant à bas salaire. Comme l'a déclaré Phi Nguyen, directrice juridique de la section d'Atlanta d'Asian Americans Advancing Justice, au Los Angeles Times, "le fait que les femmes asiatiques assassinées hier occupaient des emplois très vulnérables et mal payés dans un contexte de pandémie illustre directement les effets cumulés de la misogynie, de la violence institutionnelle et de la suprématie blanche".
L'un des commentaires les plus alarmants de Baker, cependant, ne concernait pas du tout la "tentation" de Long ; c'est plutôt quand il a déclaré : "[Long] en avait assez et était au bout du rouleau. Il passait une très mauvaise journée, et voilà ce qu'il a fait".
Ces fonctionnaires de police promeuvent l'idée que des hommes comme Long sont "troublés", ou aux prises avec "des problèmes", au lieu de dire ce qui les trouble ou quels sont ces problèmes - à savoir le racisme et la misogynie. Plutôt que d'utiliser un langage codé pour minimiser les actions de Long, ces responsables devraient laisser ses actions parler d'elles-mêmes, et ne pas avoir peur d'appeler ce massacre ce qu'il est : un crime motivé par la haine, et pas seulement une "très mauvaise journée".
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