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De bonnes raisons d’être optimistes pour nos finances en 2021

Cher Paco,
Cette année a été un véritable cauchemar. Comme beaucoup de monde en 2020, je me suis beaucoup inquiétée pour mes finances et l'économie. Maintenant que l'année touche presque à sa fin, quelles sont les principales leçons que vous avez tirées de 2020 en tant qu'expert financier, qui pourraient nous servir en 2021 ?
Que faudrait-il que je fasse ou que je prenne en compte dès à présent pour être sûre d'attaquer 2021 du bon pied sur le plan financier ? Pouriez-vous partager avec moi une expérience positive qui me donnera l'espoir que tout ira pour le mieux l'année prochaine ?
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Chère Inquiète et Optimiste,
En surface, la principale leçon de cette année en matière de finances personnelles est que nous devons tou·te·s trouver des moyens de nous prémunir contre les crises financières personnelles et les récessions économiques. Même si nous ne savons pas toujours quand exactement une crise se prépare ou ce qui va la déclencher, les tendances récentes ont montré que nous pouvons nous attendre à ce qu'une récession se produise tous les dix ans environ. 
À quoi ressemble une "bonne" protection contre la crise ? Dans l'idéal, il s'agirait d'économiser l'équivalent d'une année de dépenses (plutôt que six mois). Parmi les meilleurs conseils pour atteindre cet objectif d'épargne, on trouve : résister à la tentation de dépenser tout votre argent durement gagné dans des produits inutiles, trouver un meilleur emploi, négocier un meilleur salaire pour votre emploi actuel, monétiser un hobby ou trouver un deuxième, voire un troisième job. Bien que ce soit plus facile à dire qu'à faire, et que, soyons honnêtes, ce ne soit pas possible pour tout le monde, ceux-ci peuvent néanmoins vous servir de point de départ pour déterminer comment mieux gérer vos finances personnelles.
Mais la véritable leçon de 2020 est de reconnaître que les difficultés financières ne peuvent pas être abordées qu'en termes purement individuels. En ce sens, 2020 est peut-être l'année dont personne ne voulait, mais dont tout le monde avait besoin. Je ne veux pas paraître désinvolte ou insensible aux réalités causées par le Covid, des décès aux maladies en passant par les ravages économiques. Ce que je veux dire, en revanche, c'est que cette crise nous a forcé·e·s à voir les choses sous un angle différent, et une nouvelle perspective peut déboucher sur de nouvelles idées. Et ce sont les idées nouvelles qui mènent à des changements concrets. 
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Cette année nous a montré ce qui se passe lorsque des dizaines de millions de personnes perdent leur emploi et que beaucoup d'autres sont obligées de choisir entre gagner leur vie ou la risquer. C'est l'année où nous avons clairement constaté ce que l'absence d'un solide filet de sécurité implique réellement pour la société. C'est l'année où notre système de santé a été mis à l'épreuve avec une crise sanitaire mondiale. Cette année, nous avons été amené·e·s à aborder les recoins les plus sombres de notre histoire - et de notre présent - même si c'est terrifiant. Grâce à ces réalisations, nous avons eu l'occasion de réfléchir à ce que nous devons faire pour aller de l'avant. 
Malgré l'aspect désastreux de la situation, je suis plein d'espoir compte tenu des petits changements dont j'ai été témoin. Tout au long de l'année, j'ai constaté un changement dans le discours de nombreux experts financiers. Je les ai vus peiner à reconsidérer l'idée de responsabilité personnelle face à une pandémie. Les points de vue ont évolué, passant de l'opinion selon laquelle le travail, l'effort et la volonté sont garants de toute réussite financière, à la reconnaissance de la manière dont des facteurs tels que l'inégalité raciale et l'inégalité de classe font obstacle aux prétendues opportunités économiques pour tou·te·s. 
Avant la pandémie, ces réalités avaient déjà atteint un point critique. L'idée d'un revenu universel constituait la proposition phare du candidat socialiste Benoît Hamon lors de la présidentielle de 2017. Le 5 décembre dernier, 24 départements demandaient dans une lettre ouverte aux parlementaires, une "généralisation dès aujourd'hui" du revenu de base alors que l'Assemblée nationale se prononçait pour ouvrir un débat sur un mécanisme de revenu minimum universel. Bien qu'il soit peu probable que ces politiques soient adoptées en 2021, leur introduction dans le discours dominant représente une étape importante vers une société plus équitable. Aussi désastreuse que soit la situation actuelle, j'ai bon espoir pour l'avenir. 
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Permettez-moi de clarifier : la responsabilité individuelle joue un rôle important dans nos vies. Mais ce n'est pas tout. Au même titre qu'il est de notre responsabilité de porter un masque et de rester chez nous autant que possible, cela ne suffit pas pour endiguer le virus. Les gouvernements doivent travailler de concert avec les organismes de santé publique et les entreprises privées pour mettre au point un programme de réponse au Covid-19. Nos efforts individuels jouent un rôle important et il est essentiel de le reconnaître, mais ce n'est pas tout ce qui importe.
Toutefois, je pense que la meilleure chose à faire en ce moment est de laisser la crise vous révéler ce qu'il faut changer dans votre vie, d'un point de vu économique ou autre. Cette période est une occasion unique d'examiner les aspects de votre vie où vos actions ne sont pas alignées à vos valeurs et de trouver le moyen d'y remédier. C'est un moment de réflexion et une occasion de vous laisser guider par vos émotions. De quoi vos soucis financiers sont-ils le signe ? Est-ce simplement une indication que vous devez prendre votre situation financière en main afin de mieux vous préparer à la prochaine récession économique ? Vous faut-il trouver des outils pour vous aider à ne pas vous identifier trop profondément à vos angoisses ? Ou bien ces sentiments sont-ils normaux en réponse à une période d'incertitude ?
Nous connaîtrons tou·te·s plus d'une crise dans notre vie. Nous devrons affronter le deuil, la maladie, le chômage, la guerre, les mouvements de protestation, le changement climatique, le divorce, la fin de notre vie professionnelle, ou tout ce qui précède. La crise étant inévitable, demandez-vous ce qui vous est demandé pour vous permettre de faire preuve de résilience.
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Un petit pactole est un bon début. Mais pour ma part, je pense que reconnaître pleinement la réalité des crises de la vie est un pas vers la résilience. Nous pouvons mieux nous préparer aux moments difficiles à venir, aux angoisses, à la tristesse et à la peur en nous autorisant à ressentir ces choses maintenant et en réalisant qu'elles font partie intégrante de la vie. Ce sont des émotions humaines naturelles que notre culture nous conditionne à ignorer et à éviter parce qu'elles sont considérées comme "négatives". Lorsque nous choisissons d'éviter de faire face à nos émotions, nous devenons fragiles, car ce que nous attendons du monde ne correspond pas à ce qu'il est réellement.
J'ai été licencié à deux reprises. La première fois, j'ai réagi en me convainquant que devenir avocat me donnerait un statut, que cela me permettrait d'être respecté, et que ne connaitrait plus jamais l'insécurité financière. J'ai ignoré ma douleur et ce sentiment de rejet en me lançant dans l'apprentissage du droit. Mais quelques années plus tard, j'ai de nouveau été licencié, me retrouvant aux prises avec les mêmes émotions et forcé de tirer les leçons que j'avais ignorées la première fois.
La deuxième fois, ma démarche a été totalement différente. Je n'ai pas pris de mesures immédiates qui m'aideraient à éviter mes sentiments de rejet, le sentiment de ne pas être à la hauteur et l'insécurité financière. Au contraire, je me suis autorisé à rester dans un état de tension, et j'ai laissé cette crise existentielle me révéler ce qui devait être révélé. Je l'ai laissée devenir une occasion de rêver, de repenser mes priorités et de découvrir quels étaient exactement les points sur lesquels mes valeurs et mes actions divergeaient. Grâce à ce processus, mon sentiment d'insécurité m'a aidé à réaliser que je ne voulais pas me retrouver dans une situation où mes revenus dépendaient d'une seule personne. Les risques de travailler à mon compte me paraissaient bien moins importants que le risque d'être licencié d'un autre job pas si bien payé. Le sentiment de ne pas être assez bon m'a aidé à réaliser que j'étais constamment sous-payé, et le moyen le plus rapide de franchir cette barrière serait de fixer mes propres tarifs. Rétrospectivement, perdre mon emploi a été l'une des meilleures chances qu'il m'ait été donné d'avoir. Cela m'a montré ce que je voulais changer dans ma vie - et quelles étaient mes options pour y parvenir. Cela m'a donné la possibilité de travailler à devenir plus résilient afin d'être mieux préparé, tant financièrement qu'émotionnellement, à la prochaine crise à laquelle je serais confronté.
Votre ami de la finance,
Paco

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